Terrorisme – France: Contenir les menaces, organiser la contre-offensive


La France est engagée frontalement contre le terrorisme qu’elle subit désormais sur le sol national. L’Etat Islamique, qui a multiplié les menaces contre la France après son engagement militaire direct sur les multiples fronts au Moyen-Orient et en Afrique, a revendiqué les attentats survenus à Paris le vendredi 13 novembre.

Le Président François Hollande, qui a décrété l’état d’urgence, confirme l’implication de l’EI. Il promet une riposte ferme, alors que l’EI exige l’arrêt des bombardements français contre ses positions en Syrie et en Irak. C’est une guerre frontale, entre la France et l’EI, et une guerre asymétrique qui avantage Daech. L’EI n’est pas la seule menace qui pèse sur les intérêts français, al-Qaëda, dont le chef Ayman al-Zawahari appelait il y a quelques semaines à s’en prendre à une série d’ennemis clairement identifiés parmi lesquels le Hezbollah (dont le fief était visé il y a deux jours par un double attentat-suicide), l’Iran, la Russie, les Etats-Unis et les pays coalisés, pourrait entrer en scène et attiser le ‘djihad global’, y compris sur le sol national français.

L’urgence aujourd’hui est plus que jamais à (i) contenir les menaces immédiates contre la France et à (ii) entamer une contre-offensive générale qui ne doit plus exclure une révision pragmatique de la politique extérieure de Paris sur les dossiers qui alimentent ces menaces.

Les actions prioritaires devraient aller

(i) au démantèlement des cellules actives sur le sol national français,

(ii) à couper les liens entre les cellules dormantes et leurs bases-arrières, notamment en Syrie-Irak,

(iii) à l’élargissement de la coopération sécuritaire et dans le domaine du renseignement en particulier avec les services des pays directement engagés contre le terrorisme takfiriste (Russie, Iran, Arabie saoudite, Liban, Syrie, Irak, etc.),

(iv) à accompagner ces mesures opérationnelles par une politique extérieure mieux adaptée au contexte sécuritaire immédiat,

(v) à accompagner ces actions urgentes d’une communication de crise adaptée.

L’élaboration d’une grille de lecture utile pour permettre la prise de décisions pertinentes dans ce contexte de plus en plus complexe, passerait par une volonté de se libérer des contraintes idéologiques, politiques, géopolitiques et même économiques. Cet exercice ne doit plus rester tabou…

Dans ce contexte, MESP invite ses abonnés à relire ses anciennes analyses sur le sujet, parmi lesquelles:

‘Djihad global’: La France devient-elle une terre de djihad? [avril 2015]

France – Terrorisme: L’Etat Islamique hésite (encore) à ouvrir le front français [janvier 2015]

Syrie: Le djihad au service d’intérêts géopolitiques. Et après?! [mai 2013]

Djihad global: Le Ministère français de l’Intérieur place les djihadistes sous surveillance… [mai 2013]

Syrie: Les services occidentaux planchent sur une cartographie des djihadistes… Nécessaire mais pas suffisant. [décembre 2012]

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